Se séparer, Divorcer autrement, ils l'ont fait et vous le racontent !

Se séparer, Divorcer mais le faire autrement, Divorcer Mieux


Les temps changent, les mœurs évoluent, les nouvelles générations ne se séparent plus comme les précédentes.

Il est loin le temps où le divorce s’apparentait à un sentiment de honte, une sorte de tabou dont on se gardait bien de se vanter. Pas qu'on se targue d’avoir divorcé de nos jours mais ce n’est plus un déshonneur ou un scandale que de mettre fin à un mariage qui ne fonctionne plus
De nos jours, le divorce concerne quasiment un couple marié sur deux, notamment dans les grandes métropoles. En considérant tous les types d’union (PACS-concubinage), c'est plus de 300 000 ménages qui se séparent chaque année rien que dans notre pays.

Des centaines de milliers d'enfants auxquels on annonce la mauvaise nouvelle de la rupture ou du divorce, des centaines de milliers de familles qui changent radicalement de vie, ces chiffres donnent le vertige mais reflètent une réalité de notre siècle. L'aire du zapping diront certains, de la liberté penseront d'autres.
Parallèlement, l’institution du mariage s’étiole, les études sont nombreuses pour expliquer que l’idée de s’unir pour l’éternité séduit de moins en moins.

Les jeunes générations ont de nouvelles façons de se rencontrer et de nouvelles aspirations dans la vie. On fonde une famille de plus en plus tard, on vit plus vieux, les femmes n’ont jamais été aussi actives professionnellement, les explications sont diverses et variées mais c’est un fait, le rapport au couple à évolué.
Mais alors, si les choses ont changé pour la rencontre, la relation amoureuse et l’idée même du couple, qu’en est-il pour la séparation, le divorce ?
Faut-il rester sur l’image dévastatrice de la rupture, les rancœurs, la famille déchirée, la solitude et les regrets ? Tellement d’histoires, de films, de récits, articles, livres ou blogs qui traitent de ce sujet sous ses angles les plus sombres. Les forums autour de la rupture ne désemplissent pas, on peut se gaver de témoignages sur l’adultère, la perversion narcissique, la manipulation, les conflits autour des enfants, du partage des biens, des responsabilités… à s’en donner la nausée !
Est-ce que cela signifie que la séparation devrait forcément être une source de souffrances pour tous ceux qui y seraient confrontés, les conjoints, leurs enfants, leurs familles, leurs amis ?
Nous répondons un NON franc et massif à cette question.

Divorcer mieux, c'est possible et souhaitable

Il est tout à fait possible de se séparer ou de divorcer sans que ce soit l’apocalypse. Nous avons des centaines d’exemples de couples qui sont parvenus à préserver l’essentiel et parfois davantage au profit de leurs enfants ou d'eux-mêmes. Loin des stéréotypes largement diffusés sur la toile, les médias, le petit ou le grand écran, les histoires que nous allons vous raconter sont celles de couples qui ont réussi à se quitter sans tout détruire.
Depuis 4 ans que nous accompagnons des personnes en situation de séparation, nous avons été témoins de toutes sortes de façons de se séparer parmi lesquelles de plus en plus de jolies manières de faire face à cette étape de la vie. L’épreuve de la rupture peut être façonnée à votre image, il ne tient qu’à vous et votre partenaire d’écrire une jolie fin ou le début d’une autre relation entre vous.

Pour commencer, Sophia, assistante personnelle chez nous, a voulu partager avec vous l’histoire du divorce de deux clients qui ont fait appel à nos services en 2019 et auxquels on doit un bel exemple de séparation "réussie".
Le couple a autorisé ce témoignage mais pour des raisons de confidentialité, les prénoms ont été changés.


« Quand j’ai rencontré Jeanne et Baptiste, la communication était très tendue entre eux, ils voulaient divorcer dès que possible après 7 ans de vie commune et deux enfants en bas âge, Marius et Emile, 5 et 3 ans.
Les sujets de discorde étaient variés, ils se reprochaient beaucoup de choses, se disputaient très souvent et la situation professionnelle de Jeanne l’empêchait de se projeter dans une vie seule et indépendante. Outre son stress par rapport à l’avenir, elle avait aussi du mal à accepter la rupture qui était plus à l’initiative de son mari.
Dès le départ, je les ai envoyés vers une thérapeute familiale pour qu’ils puissent échanger de façon plus constructive, au moins sur les encours et l’organisation de la garde des enfants. Au fur et à mesure que les semaines défilaient, le dialogue est devenu plus serein entre eux et nous avons pu organiser la décohabitation. Baptiste a pris un petit appartement près de leur maison et Jeanne est restée avec les garçons dans le domicile familial.
Les premiers temps ont été très difficiles pour Jeanne, elle ne supportait pas de vivre seule et même si sa famille l’entourait beaucoup, elle perdait ses repères. Elle a accepté d’entamer une thérapie individuelle basée sur l’hypnose et je dois dire que ça lui a fait un bien fou, j’étais abasourdie par les progrès qu’elle faisait chaque semaine.
Lors d’un rdv à trois pour faire le bilan de cette première période et décider ensemble d’un plan d’actions pour la suite, ils m’ont parlé d’un film qu’ils avaient vu récemment l’un et l’autre et qui les avait bouleversés. Ce film, vous l’avez peut-être vu ou en avez entendu parler, c’est « L’amour flou », une comédie française de et avec Romane Bohringer qui y joue son propre rôle accompagnée de son ex-conjoint, Philippe REBOT et de leurs enfants. Très intriguée par leur propos, leur enthousiasme et le scénario très original qu’ils souhaitaient mettre en place à la lumière de ce film, je me suis empressée de le regarder.
Pour faire court, il s’agit de l’histoire vrai du couple à l’écran, ils se séparent mais décident de continuer à vivre ensemble dans un «double appartement » conçu autour de la chambre de leurs enfants… Croyez-moi, ça m’a scotchée et j’ai trouvé l’idée aussi folle que géniale.
On a laissé passer quelques semaines, ils en ont parlé en thérapie et ont fait mûrir le projet avant de confirmer leur souhait. Le boulot de Jeanne ne lui permettait pas d’accéder à un logement aussi confortable que leur maison et Baptiste vivait très mal le fait que les enfants soient trimballés d’une maison à l’autre, il était lui-même passé par là tout petit. Au bout de quelques semaines d’introspection et de discussions avec leur entourage, la thérapeute et aussi leurs avocats, ils se sont lancés dans cette aventure un peu dingue, je dois l’admettre. Ils ont décidé de réaliser des travaux dans leur maison acquise quelques années auparavant et qui aurait sans doute été vendue car aucun d’eux n’avait les moyens de racheter les parts de l’autre.
En à peine trois semaines, l’architecte que je leur avais présenté a sorti des plans en 3D et tout le monde s’est entendu pour l’une des options. Le rdc de la maison a été divisé en deux parties dont l’une récupérait le garage pour en faire une cuisine ouverte sur un séjour et l’autre conservait l’existant avec un salon légèrement moins vaste qu’avant du fait des entrées séparées qu’il a fallu créer. A l’étage, trois chambres dont celle des enfants contenant deux portes, une pour aller chez maman, l’autre pour rejoindre la maison de papa…
Le plus compliqué a été de créer une nouvelle salle de bain mais les astuces de l’architecte ont eu raison de cet obstacle en respectant un budget pourtant serré.
Il a fallu deux mois pour que le chantier arrive au bout, heureusement que les artisans ont pu faire de la place dans leurs plannings ultra chargés post confinement. Jamais je n’aurais imaginé m’improviser chef de chantier dans le cadre de mes missions à l’Agence onsesepare.com ! Je dois avouer que c’était enthousiasmant et puis tellement original !
La thérapeute a pris soin d’échanger avec chaque membre de la famille, Jeanne et Baptiste voulaient s’assurer que leurs enfants n’allaient pas être perturbés par ces changements et il y a eu plusieurs rdvs familiaux pour bien leur expliquer. Les vacances d’été passées, ils ont emménagé dans leur « nouvelle ancienne maison » et entre temps, le divorce avait été acté, ils étaient officiellement séparés mais sous le même toit finalement.
Depuis, je prends régulièrement des nouvelles et tout le monde va bien. Les premiers temps, Jeanne a eu du mal à bien scinder les espaces et les vies mais elle a retrouvé du boulot et se sent de mieux en mieux par rapport à cette organisation. Pour elle, la priorité était de protéger ses deux petits garçons et d’en être séparée le moins possible, c’est un bon compromis que de fonctionner « en mode voisins » pour profiter au maximum de leur présence. Elle me racontait dernièrement avoir contracté le virus du Covid cet hiver et c’était un soulagement de pouvoir apercevoir et entendre ses enfants en dépit de la quarantaine à laquelle elle a dû s’astreindre. Elle ne regrette pas ce choix, même si beaucoup de proches l’ont dissuadée de ne pas totalement couper les ponts. Comme elle dit si bien elle-même « je me fiche de savoir ce que les autres pensent être bon pour moi et mes petits, je suis assez grande pour choisir ce qui me convient le mieux et jusqu’à maintenant, je n’ai pas le sentiment d’être une divorcée aigrie, haineuse ou détruite. Je vais bien, mon ex et papa de mes fils se trouve simplement être aussi mon voisin… »
A la question « et s’il rencontrait quelqu’un, si tu croises cette personne tous les jours en sortant ou en rentrant chez toi ? comment tu penses réagir ? », elle sourit et me réponds du tac au tac ; « mais c’est déjà arrivé, il a fréquenté une nana cet automne, quelques semaines, peut-être deux mois… il m’avait prévenue mais ne l’a pas présentée aux enfants, c’était entendu entre nous. Je l’ai croisé à deux ou trois reprises, je l’ai même saluée ! En vérité, ça n’était pas si difficile, j’imagine que c’est différent si c’est la bonne femme qui a piqué ton mec mais en l’occurrence, elle ne m’a rien fait cette fille ou la prochaine, pourquoi générer de l’animosité dans le vide ? »
Sage réponse sans aucun doute. Et Baptiste dans tout ça me direz-vous ? Et bien, il est en pleine forme, très fier d’avoir épargné à ses garçons les déboires des allers et venues entre papa et maman. « Je ne regrette pas une seule seconde le choix que nous avons fait avec Jeanne, ce n’est pas parce qu’on est plus un couple épanoui qu’on ne peut pas avoir un lien fort et durable. J’aime Jeanne d’une autre manière et elle reste une des personnes les plus importantes de ma vie, la mère de mes enfants, c’est quand même pas rien. »
Tous les deux s’accordent pour dire que cette solution ne pourra pas durer éternellement, ils ont d’autres projets qui les conduiront sans doute à déménager dans quelques années. « On va attendre que les gars grandissent mais quand on les sentira prêts, qu’ils seront plus autonomes et indépendants, on sait qu’on pourra s'éloigner davantage et ils le vivrony naturellement ». Ils n’ont pas l’air d’appréhender cette étape, c’est « le cours des choses » comme dit Jeanne, « on s’était dit dès le départ que ce serait pour un temps déterminé et Baptiste, comme moi, on aura envie de changer une fois que tous les feux seront au vert ».
Même si leur solution m’est apparue farfelue, limite déraisonnable, je ne peux que saluer la compréhension mutuelle et l’endurance de chacun d’eux afin de mettre en place ce qu’ils voulaient, ensemble. C’est sans doute l’un des accompagnements les plus étonnants qu’il m’ait été donné de faire et je suis très fière d’avoir pu les aider à rendre ça possible. Bonne route à eux !"

Divorcer et se comprendre l'un l'autre

Autre témoignage d’un divorce qui ne ressemble en rien à une bataille, celui de Benoît et Fabienne, un couple que nous avons assisté en 2019. C’est Fabienne qui témoigne, nous la remercions chaleureusement pour son récit.


« Fin d’hiver 2019, mon époux et moi-même avons décidé de nous séparer et d’entamer une procédure de divorce amiable après 24 ans de mariage. Notre troisième et dernier enfant venait de quitter le domicile pour faire ses études et nos deux filles aînées, des jumelles, vivaient à Paris en colocation, l’une en école de commerce et l’autre à la faculté de droit. Mon mari qui a fait une carrière militaire était à la retraite depuis déjà deux années et je suis quant à moi fonctionnaire, je travaille dans un collège proche de notre domicile.
Nous n’avions jamais évoqué la possibilité de nous séparer tant que nos enfants vivaient sous notre toit. La famille est une institution sacrée pour mon ex-mari et je dois avouer que je partage un peu les valeurs familiales qu’il a toujours défendues. Cela dit, quand nous nous sommes retrouvés seuls à bord, nous nous sommes rendus à l’évidence, plus rien ne nous liait en dehors de nos enfants et ils n’étaient plus là. Nous avons commencé par faire chambres à part, je me suis installée dans celle de mes filles, j’ai déplacé mes affaires, c’était déjà un petit déménagement dans cette maison où nous avons vécu 20 ans.
Petit à petit, on se croisait de moins en moins, je partais travailler sans qu’il ne se lève et quand je rentrais, il était sorti et de revenait que tard dans la soirée. Les semaines ont passé et quand les enfants sont revenus pour la Toussaint, ils ont constaté par eux-mêmes que plus rien ne serait comme avant. C’est eux qui nous ont poussés à divorcer, ils ne comprenaient pas qu’on puisse vivre ainsi, comme des colocataires… On leur a pourtant expliqué que ça fonctionnait et qu’aucun de nous n’était malheureux mais les filles ont trouvé ça malsain et elles sont repartis sur la capitale plus vite que prévu. Notre fils quant à lui, il était déboussolé, il a eu besoin de passer du temps avec chacun de nous, séparément, puis ensemble.
Quand il a repris son train, son père et moi avons discuté longuement. On aimait bien notre maison et ce n’était pas le bon moment pour la vendre, on n’avait pas envie de risquer de perdre une partie de notre patrimoine commun en divorçant trop vite et sans réfléchir, rien ne nous pressait alors on s’est donné du temps.
Les mois qui ont suivi ont été à l’image des précédents, nous nous croisions, il nous arrivait de dîner ensemble en regardant un film ou une émission, on évoquait les factures, les nouvelles de nos enfants. A Noël, nous avions décidé de réunir toute la famille pour les fêtes et ce fut réussi, l’ambiance était détendue, les examens de milieu d’année se préparaient pour tout le monde, nous avons peu parlé de la situation, je crois que nos enfants avaient fini par nous faire confiance. Quand la maison s’est vidée, je me souviens d’une discussion entre mon ex-époux et moi, nous étions devant la cheminée, il y avait des restes de notre café du midi sur la table, 5 tasses sur le plateau que nous regardions dans le vide. Je ne sais plus qui a parlé le premier mais nous nous sommes dits ouvertement qu’il ne fallait pas perdre ça, ces moments familiaux si importants ensemble.
Quelques mois plus tard, nous avions vendu la maison à un très bon prix (« effet confinement » selon l’agent immobilier). D’un commun accord, nous avions décidé de partir vivre à Nice, je pouvais demander ma mutation puisque nous étions toujours mariés. Nous avons d’abord loué un appartement dans le centre-ville et nous avons entrepris toutes les démarches pour divorcer rapidement. La plus-value réalisée sur notre maison nous permettait d’acquérir chacun notre appartement avec un emprunt immobilier cohérent. C’est grâce à onsesepare.com que nous avons pu mener de front tous ces changements sans s’y perdre et que ça nous coûte très cher. Aujourd’hui, nous vivons à une centaine de mètres l’un de l’autre, chacun chez soi mais pas bien loin et je concède que cela me rassure de le savoir si près.
Nos enfants, qui ont d’abord trouvé notre idée très burlesque, se sont rangés derrière notre souhait de rester à proximité. Ils viennent facilement nous rendre visite avec l’aéroport et la gare de Nice qui sont plutôt bien desservis. Pour eux, c’est nettement plus simple de profiter de nous dans la même ville et on les voit donc d’autant plus. Mon ex-mari fréquente quelqu’un depuis peu, elle est charmante même si je ne l’ai vue qu’une fois. Il ne l’a pas encore présentée aux enfants mais ça ne me poserait aucun souci, j’aimerais d’ailleurs rencontrer un homme moi aussi mais entre le travail et cette pandémie qui n’en finit plus, je dois reconnaître que ce n’est pas simple de faire de nouvelles connaissances !
En tous cas, je voulais apporter mon témoignage pour deux raisons, remercier et participer à ma façon au site onsesepare.com parce qu’ils ont été très efficaces pour nous aider à différents stades de notre séparation et nous en sommes reconnaissants. La seconde raison et la plus importante à mes yeux, c’est dire aux couples qui divorcent, même après 20 ans d’union, que c’est possible de rester en bons termes, que c’est inutile de tout envoyer valser, surtout quand on est parents !
A quoi ça rime de se fâcher éternellement ? ça n’apporte que des soucis supplémentaires et les liens avec les enfants s’en trouvent perturbés, parfois même réduits à néant. On ne peut pas rayer de sa vie quelqu’un qui a partagé parmi les souvenirs les plus marquants. Imaginer pouvoir nier l’autre parent sans faire souffrir son ou ses enfants, c'est une illusion. Je ne prétends pas que c’est facile et qu’il n’y a pas des situations rendant impossible le maintien d’un lien privilégié mais je reste convaincue qu’en acceptant de faire des concessions et/ou de pardonner, une relation cordiale et respectueuse est toujours mieux.
Pensez-y et faites-vous aider pour passer les caps les plus durs ! »

Merci à Fabienne qui fait ici l'éloge du temps, prendre son temps pour divorcer, ne pas brusquer les choses quand c'est possible. On ne perd jamais son temps à divorcer lentement et sereinement. Certains d'entre vous auront besoin d'une période d'adaptation durant laquelle se faire à l'idée de comment doit se dessiner la séparation. Il est possible que votre partenaire ait envie d'aller vite mais plutôt que de vous précipiter, expliquez-lui qu'il a de l'avance sur vous et qu'il doit respecter votre légitime demande de recul.

Les nombreuses décisions qui doivent être prises au moment d'une séparation, surtout si vous êtes parents et propriétaires, nécessitent de la réflexion. Personne ne connaît tous les rouages d'un divorce ou d'un partage entre conjoints, à parts les professionnels de ces questions (notamment notaires et avocats). Il faut pouvoir s'informer et obtenir des réponses à toutes les questions qui vont se poser à nous. Conscients de ces difficultés, nous avons créé une offre exclusive pour échanger de façon illimitée avec des avocats spécialisés pendant 7 mois. Pour 72€ ttc, à peine 10€ par mois, vous êtes conseillés en temps réel chaque fois que vous le souhaitez. Suivez ce lien pour bénéficier de ce service unique.

Dernier témoignage, celui de Martin et Fadela qui n’ont pas choisi l’anonymat et parlent avec fierté de leur divorce datant de fin 2018.


Martin « Avec Fadé., on s’est rencontré en 2005, elle avait 15 ans et j’en avais 18, je rentrais à la fac et elle en seconde, on habitait le même quartier, elle venait d’emménager avec ses frères et sœurs, un de ses frangins faisait du foot avec moi au club de la ville et c’est comme ça que j’ai fait sa connaissance »
Fadela « Au début, ça n’a pas été facile parce que ma famille désapprouvait notre relation, je suis de culture musulmane, mon père vient d’Algérie et ma mère est née en France, elle est d’origine algérienne du côté de mon grand-père. J’étais trop jeune selon mes parents pour fréquenter un garçon, qui plus est plus vieux que moi et de confession catholique même si Martin était loin d’être un enfant de cœur (rires). Après quelques mois, quand ils ont compris que c’était sérieux et grâce à mon frère Karim qui défendait son copain, nous avons pu nous voir sans nous cacher. C’était une période cool, j’en garde des bons souvenirs même si je suis tombée enceinte trop jeune… »
Martin « On faisait gaffe mais c'est des choses qui arrive et Fadé s’est rendue compte qu’elle était enceinte au bout de 3 mois et une semaine, trop tard pour avorter en France, ça a été la douche froide pour nos vieux et notre entourage en général ! A l’époque, Fadé passait son bac et je terminais un BTS, on ne vivait bien sûr pas ensemble, on avait aucun revenu. Notre vie a complétement changé en quelques mois avec l’arrivée de Salomé, notre fille aînée »
Fadela « On était hyper heureux d’avoir ce bébé mais les conditions étaient pas au top. On s’est installé dans un logement social proche de chez mes parents pour que ma mère vienne m’aider facilement avec le bébé et les cours que je suivais à la fac. Difficile aussi de suivre des études avec un nouveau-né, j’ai loupé mon premier semestre de LEA (Langues étrangères appliquées) et ça a été un coup dur parce que je m’étais épuisée pour tout gérer. »
Martin « La première année de Salomé a été fatigante pour tout le monde, j’avais trouvé un boulot de commercial pour commencer mais je gagnais peu et j’avais du mal à m’habituer à la vie active, je regrettais de ne pas pouvoir poursuivre mes études et je n’étais pas toujours à l’aise avec mon rôle de papa. On s'est pourtant mariés cette année là. »
Fadela « C'est vrai, je me souviens m’être mariée comme pour rentrer dans le rang, mes proches nous poussaient pour officialiser notre union, il y avait comme un devoir de le faire pour eux. »
Martin « Donc, on s’est marié à la Mairie comme tout le monde, on a fait une belle fête, notre fille avait 18 mois et c'était un beau moment. Entre nous, à l’époque, ça allait plutôt pas mal, on s’entendait bien et notre fils est arrivé l’année suivante, en 2011. J’avais deux enfants à moins de 25 piges alors que la majorité de mes copains finissaient leurs études et en vrais célibataires, ils écumaient les bars et les conquêtes. Quand j’y repense, je me dis que c’est fou quand même le décalage entre nous et nos amis à cette période ! »
Fadela « et moi alors ?! (rires) j’étais maman deux fois avant mes 21 ans !! c’est quand même pas courant ! Je ne regrette pas d'avoir eu nos enfants jeunes, ils sont géniaux mais faut reconnaître que ça n’a pas aidé notre histoire de couple, on n’a pas vécu plein de choses, on a fait les trucs dans le désordre et ça explique peut-être qu’on se soit éloigné ensuite. »
Martin « On s’est éloigné, c’est clair, lentement mais sûrement comme on dit. La vie de tous les jours avec les petits, les factures à payer, les révisions pour Fadela qui continuait ses études et le taf pour moi, un boulot puis un autre, je ne me plaisais jamais bien longtemps dans les entreprises qui m’embauchaient. J'avais envie d'évoluer, je voyais mon frangin qui terminait son master et moi qui cravachait pour moins de 2k€ par mois. Mais un jour, on m’a proposé un job qui m’obligeait à bouger sur toute la France et j’ai accepté de suite, c’était super bien payé, pas loin du double de ma paie. Quasiment du jour au lendemain, j’ai pris la route, je rentrais un week-end sur deux en moyenne. »
Fadela « et je me suis retrouvée sans mari, sans papa pour les petits, avec mes études à mener de front et ma mère qui est tombée malade quelques mois plus tard. J’ai raté ma troisième année et j’en ai énormément voulu à Martin, je trouvais qu’il était égoïste et j’avais l’impression d’être coincée dans un rôle de femme au foyer que je n’ai jamais voulu. J’avais envie de tout plaquer, de le laisser à son tour avec nos enfants H24, je voulais sortir avec mes amies de la fac, j’avais besoin d’air ! »
Martin « C'est comme ça qu'on a commencé à s’engueuler pas mal, je ne comprenais pas son besoin de liberté, j’avais l’impression de bosser comme un dingue pour son petit confort, j’étais dégoûté qu’elle ne reconnaisse pas mieux les sacrifices que je faisais pour leur assurer une vie confortable. C’est à cette période qu’on a décidé étrangement d’acheter une maison, un pavillon neuf pas très loin de notre quartier, on voulait de l’espace, un jardin pour les enfants et puis, je gagnais assez bien ma vie pour faire un prêt alors on s’est lancé. »
Fadela « Acheter cette maison, c'était comme pour nous sauver, ça nous a rapprochés parce qu’on avait plus le temps de se bagarrer, il fallait gérer la fin des travaux, le déménagement, les enfants et je n’avais plus l’énergie de batailler avec Martin quand il rentrait le week end »
Martin « Tu oublies de dire que je rentrais plus souvent, j’avais compris qu’il fallait que je prenne plus de temps avec les enfants, je savais que tu devais t’investir dans tes études pour trouver du boulot et aussi que t’avais besoin de temps pour toi. »
Fadela « Oui, c’est vrai, tu as fait des efforts et j’ai pu terminer mon cursus, chercher du travail et enfin entrer dans la vie active. Je peux vous assurer que je n’ai pas pleuré quand j’ai commencé à mettre mes enfants à l’école, c’était une vraie libération ! »
Martin « Les années qui ont suivi ont été plutôt chargées, on travaillait tous les deux énormément, Fadela adorait son job d’interprète et je continuais à faire des trajets sans arrêt pour vendre mes produits. On passait le reste de notre temps à profiter de nos petits mais on ne s’accordait jamais de moments pour nous et puis il y a eu le décès de ta maman. »
Fadela « Oui, la mort de ma mère a brutalement changé mon existence, j’ai très mal vécu sa disparition même si nous savions que sa maladie finirait par l’emporter, j’ai beaucoup souffert et ça a été le début d’un éloignement sans retour entre moi et Martin »
Martin « Je n’arrivais plus à communiquer avec elle, je ne la comprenais plus et j’étais inquiet de la voir s’enfoncer dans cette dépression que j’étais seul à voir parce que Fadela a une solide faculté pour cacher les choses, il y a sa personnalité devant les autres et celle qui tombe le masque, dans l’intimité… »
Fadela « T'en rajoutes un peu mais c'est vrai qu'on ne se parlait plus ou alors c’était pour se reprocher des choses, j’avais la haine tout le temps, je voulais rester seule, ne plus avoir à faire semblant, je sais que ça devait être dur pour toi, nous en avons parlé depuis et je comprends ce qui s’est passé… »
Martin « Ce qui s'est passé, c'est que j’ai trompé ma femme avec une collègue de travail, c’est devenu banal mais c’est quand même difficile de se l'entendre dire même si ça va bien aujourd’hui. Je suis un homme sans doute faible, je cherchais à ce qu’on prenne soin de moi, j’avais envie d’être admiré et j’ai craqué »
Fadela « Je n’en veux plus à Martin d’avoir été infidèle, il m’a fallu du temps pour accepter et comprendre mais je sais que je ne suis pas pour rien dans cette affaire, je n’avais plus envie d’être avec lui, je n’avais plus de désir pour lui et j’ai un peu laissé ma place à celle qui voulait la prendre. »
Martin « elle dit ça aujourd’hui (rires) mais ça n’a pas été aussi simple au départ, c’est moi qui lui ai dit que j’avais rencontré une autre femme et même si ça a été atroce comme moment, je suis fier d’avoir avoué avant qu’elle ne l’apprenne autrement, ce qui aurait encore aggravé la situation ! »
Fadela « C’est sûr que je préférais l’apprendre par toi que tomber devant le fait accompli ou l’entendre malencontreusement par d’autres. Il t’a fallu du courage pour m’avouer ça, je la sais à présent mais sur le coup, j’étais surtout en colère et blessée ! »
Martin « J’avais mal moi aussi, je me sentais tellement coupable vis-à-vis de toi, nos enfants et même les gens qui nous connaissent, notre famille, nos amis, je flippais que tout le monde me tourne le dos mais je voulais assumer mes actes. Tu sais tout ça. On a beaucoup parlé, je pense que ça change tout d’arriver à se parler dans ces moments-là. Fadela a pu exprimer tout ce qu’elle ressentait et on s’est expliqué, on a pris le temps de discuter de notre couple, de comment on en était arrivé là et de nos sentiments qui n’étaient plus les mêmes »
Fadela « Je suis partie quelques jours avec les petits chez une de mes sœurs, pour m’éloigner de Martin et prendre du recul loin de chez nous. Je me suis rendue à l’évidence, je n’avais pas envie de me battre pour qu’il revienne et je ne voulais pas non plus mettre en péril son rôle de papa. Assez vite, j’ai pris la décision de divorcer mais en prenant notre temps, sans brusquer les petits ou notre entourage. Je suis retournée vivre chez nous et nous avons organiser assez calmement notre nouvelle vie. »
Martin « J’ai changé un peu mes habitudes de boulot et même si j’ai perdu en revenus, j’ai gagné en qualité de vie. Plutôt que de partir toute la semaine, je m’arrangeais pour rentrer le mercredi soir et je prenais le rôle de Fadé à la maison avec les enfants jusqu’au samedi soir. »
Fadela « On s'est bien organisé, moi, je vivais du mercredi au samedi chez mon père ou ma sœur et ça nous permettait de ne pas bouger les enfants de chez nous mais de les habituer à n’avoir qu’un seul de leur parent avec eux la plupart du temps. En général, on prenait le goûter à 4 le samedi soir, on faisait attention de ne pas aborder des sujets difficiles et on se consacrait exclusivement à ce moment familial »
Martin « On a tenu comme ça pendant le reste de l’année scolaire mais ça ne pouvait pas durer et on a donc profité de l’été pour vendre la maison et s’installer chacun de son côté »
Fadela « C’était une bonne façon de ne pas secouer nos enfants et même nous, on a pu prendre le temps de nous faire à cette nouvelle vie et même terminer les finitions qui traînaient dans la maison avant de la mettre en vente. Elle est partie en une semaine, juste avant que je ne parte en vacances avec les petits dans le Sud, chez des amis. A mon retour, c’est Martin qui est parti avec eux, j’avais deux semaines pour finir de préparer le déménagement et me trouver une location mais j’avais de bonnes pistes grâce à onsesepare.com »
Martin « On a bien géré cette période, on a trouvé des appartements assez proches l’un de l’autre pour faire le trajet à pieds en moins d’1/4 d’h. On a pas perdu d’argent sur la vente de notre maison à part les frais de notaire liés à notre divorce, ce que je trouvais quand même gonflé mais ce n’est pas l’endroit pour le rappeler ! (rires) »
Fadela « Nan, c’est vrai qu’on s’en est bien tiré et surtout, aujourd’hui, on s’entend plutôt pas mal (rires) »
Martin « Ouai, on se respecte et on se marre encore ensemble, je suis content que Fadé ait rencontré un mec qui la rend heureuse, plus heureuse qu’elle ne l’était avec moi les dernières années de notre mariage. Divorcer n’était pas un enfer et on est plus heureux maintenant que si on avait continué à vivre ensemble »
Fadela « C’est sûr, notre histoire d’amour était arrivée au bout mais pas notre relation puisque nous sommes parents, c’est une vraie responsabilité parce que nos enfants n’ont rien demandé et ce n’est pas à eux de subir les choix que nous faisons. Je suis très fière qu’ils n’aient pas été traumatisés, à aucun moment, ils savent que nous tenons l’un à l’autre »
Martin « C’est surtout pour dire ça qu’on voulait témoigner, on voit pas mal de nos amis qui divorcent ou qui se séparent et dont les gamins souffrent vraiment parce qu’ils se déchirent, s’insultent ou se détestent cordialement… C’est dur pour tout le monde et ça gâche leur vie, ils ne peuvent pas s’organiser ensemble simplement, échanger une garde pour un week-end ou des vacances par exemple, ils ne savent pas se parler sans s’aboyer dessus, ils se servent même de leurs gamins pour se faire passer des messages, c’est dramatique et c’est inutile »
Fadela « Il a raison, c’est ce qu’on avait envie de dire, essayez de faire la différence entre votre histoire de couple de l’histoire qu’il faudra continuer à écrire ensemble, celle de vos enfants. Nous, on est la preuve que c’est possible et on vous garantit que c’est vachement plus facile qu’une relation pourrie dans laquelle personne ne sera heureux… »

Nous remercions sincèrement tous nos témoins pour ces exemples de divorces qui ne détruisent pas tout sur leur passage et sont même à l’origine de relations apaisées et épanouissantes pour chacun. Nous partageons avec eux l’idée qu’une autre manière de divorcer ou de rompre est possible, souhaitable même dans la plupart des cas. Parmi les couples que nous avons accompagnés ces dernières années, nous avons constaté que ceux qui faisaient en sorte de maintenir des liens francs et parfois amicaux s’en sortaient autrement mieux que les autres.
Il ne s’agit pas de devenir les meilleurs amis du monde, loin de là, on a bien conscience que les histoires ci-dessus rapportées font encore un peu figure d’exception mais c’est pourtant de plus en plus fréquent. A notre humble niveau, on pense participer à cet élan de bon sens qui souffle sur le divorce et la séparation. C’est parfois impossible de faire toute sa vie avec la même personne mais ça n’implique pas qu’il faille la rayer de la carte pour retrouver le chemin du bonheur. Il y a un juste milieu et il est différent d’une histoire à l’autre, à vous de trouver le vôtre.
Nous sommes là pour vous y aider.